2021 février

18 février 2021
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Adjaratou SEYDOU : une jeune femme togolaise au cœur « social » !

 « On ne peut pas développer une chose qu’on n’aime pas »

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Jean-Paul Sagadou : Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs de notre site ?

Adjaratou Seydou : Je m’appelle SEYDOU Adjaratou, étudiante en Gestion des ressources humaines, entrepreneur social et aussi consultante en Développement Organisationnel des OSC. Je suis de nationalité togolaise.

J-PS : Quelles sont vos passions dans la vie ?

A.S : Je m’intéresse beaucoup au social. J’essaie donc de me déployer dans le domaine de ce qu’on appelle l’entreprenariat social. En fait, tout ce qui contribue au développement et au bien-être de la société de mon pays et de mon continent, me passionne. J’accorde aussi une importance particulière aux relations humaines. Enfin, j’aime les voyages et le sport.

J-PS : Vous avez parlé de l’entreprenariat social. De quoi s’agit-il ?

A.S : Apparu au cours des années 90 aux USA, l’entrepreneuriat social est une manière d’entreprendre dans le but, non pas seulement de gagner de l’argent, mais pour aider à l’épanouissement de la communauté. On dira d’une entreprise qu’elle est sociale, si elle est capable de créer une activité économique stable qui répond à des besoins sociaux non couverts par l’Etat, ou qui redistribue ses bénéfices au profit du développement de la communauté ou de la société. Au Togo, l’entreprise « Cathina house » est un bon exemple dans ce sens. Cette structure est un centre de tissage de pagnes traditionnels. Ce centre embauche uniquement des veuves, donc des personnes vulnérables de la société togolaise. Une partie de l’argent récolté de la vente des pagnes tissés est destinée à financer les études des orphelins. L’entreprenariat social permet donc de s’engager dans des activités à but non lucratif pour le bien des populations. Beaucoup d’associations et d’ONG sont engagées dans ce type d’entreprenariat.

J-PS : Quelles sont les activités que vous menez dans le cadre de l’entreprenariat social ?

A.S :  Dans le cadre de l’entrepreneuriat social, nous menons des activités liées à l’éducation, notamment dans le domaine de l’orientation scolaire. Ainsi, nous organisons essentiellement des ateliers personnalisés à des prix réduits afin de permettre aux élèves de bien choisir leur cursus scolaire et plus tard leur carrière professionnelle. Nous faisons également des dons de fournitures scolaires. Nous sommes souvent appuyés dans ces actions par des personnes de bonne volonté qui acceptent de prendre en charge les frais de scolarité d’élèves en manque de moyens pour la poursuite de leurs études.

J-PS : D’après vous, quels sont les grands défis auxquels les jeunes africains doivent faire face aujourd’hui?

 A.S : Pour moi, les défis que la jeunesse africaine doit relever sont nombreux. J’en retiens quelques-uns : il m’apparaît éminemment important que les jeunes africains acceptent et assument l’histoire de l’Afrique, et donc aussi leur histoire personnelle. Par ailleurs, le développement du continent africain dépendra de la capacité de l’Afrique à éduquer et à former qualitativement sa jeunesse. Cela suppose que les jeunes se rendent disponibles pour être formés. Je pense aussi que les jeunes diplômés africains doivent déployer leur intelligence pour créer des entreprises créatrices d’emplois afin de diminuer le taux de chômage dans nos pays. L’enjeu est de réduire la pauvreté de nos pays. Evidemment, comme jeune entrepreneur social, j’estime que les jeunes doivent s’engager dans de ce domaine de l’entreprenariat social. Pour moi, c’est le canal par lequel se fera le développement du continent. Le développement social entraîne le développement économique. Les deux sont liés. A l’image du colibri, dans la légende bien connue du colibri, qui « fait sa part », chaque jeune africain doit « faire sa part », ou comme dirait Joseph Ki-Zerbo, « chaque génération a des pyramides à bâtir ». La nôtre doit bâtir la pyramide de l’entreprenariat social. Je vais terminer sur cette question des défis en mentionnant la nécessité pour la jeunesse de s’investir profondément et intelligemment dans les questions de développement technologiques.

J-PS :    Que pensez-vous de l’intégration africaine et du panafricanisme ?

 A.S : Si l’Afrique veut se développer, elle n’a pas le choix, elle doit s’engager dans la voie de l’intégration et de l’unité. L’intégration africaine et le panafricanisme peuvent aider à résoudre beaucoup de problèmes africains. On dit qu’un seul doigt ne ramasse pas la farine. C’est dans l’union que nous serons plus forts. Pour que l’unité africaine devienne une réalité, il nous faut aimer notre continent et travailler à le connaître. On ne peut pas développer une chose qu’on n’aime pas. En étant panafricains, nous contribuerons, non seulement à développer l’Afrique, mais aussi à lui redonner de la valeur aux yeux du reste du monde, à lui redonner de la visibilité là où souvent on l’a reléguée au second plan. Pour ma part, je m’implique beaucoup dans tout ce qui permet une plus connaissance de l’Afrique, de ses traditions, de ses coutumes, etc. Mettons nos ressources matérielles et humaines en commun et nous serons plus forts, plus puissants.

J-PS : En août 2019, le Réseau de Jeunes pour l’intégration Africaine (RJIA) a organisé un atelier à Abidjan sous le thème : « Leadership féminin et enjeux du vivre-ensemble ». Que doivent faire les femmes pour contribuer à l’unité du continent africain ?

A.S : La femme est la première personne avec laquelle tout enfant est en contact. La femme est, pour ainsi dire, la première école de l’enfant. C’est la femme qui éduque, et, éduquer n’est pas une petite responsabilité (tâche). Je veux souligner par-là, le rôle central de la femme dans nos sociétés. D’ailleurs, ne dit-on pas qu’« éduquer une femme, c’est éduquer toute une nation » ? Alors, si les femmes éduquent leurs enfants à la culture de la paix, du vivre-ensemble, elles joueront un rôle majeur dans le processus de l’unité africaine.

J-PS :  Quel message avez-vous à donner à des jeunes, sans distinction de religions et de cultures, qui travaillent depuis plus de 10 ans en faveur de l’intégration africaine ?

A.S : Je leur tire mon chapeau ! C’est merveilleux de voir des jeunes travailler en faveur de l’intégration africaine ! L’intégration africaine est un processus, et il faut beaucoup de patience et de persévérance. C’est un noble combat pour lequel il ne faut pas perdre espoir.

J-PS : Un dernier mot ?

A.S : J’exhorte toute la jeunesse africaine à s’engager pour le développement de l’Afrique. J’encourage vivement tout le monde à faire du social, car c’est avec l’entraide qu’on s’en sortira. Un entrepreneur social gagne non seulement sa vie, mais surtout il permet à d’autres vies d’émerger, de s’épanouir. C’est ainsi que le continent se développera ! Je trouve cela beau et passionnant ! Alors, engageons-nous !

 

 



Conditions de participation

– Etre âgé (e) de 20 à 40 ans.
– Vouloir vivre une expérience humaine, interculturelle, inter-religieuse et panafricaine.


Modalités d’inscription

– Curriculum vitae
– Lettre de motivation à envoyer via notre adresse mail



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