[Racines Noires] – Histoire de l’Afrique – Panafricanisme – estime de soi (Edith AKAKPO)
Édith AKAKPO et « Nos Racines Noires » : La passion d’une jeune togolaise pour l’Afrique.
Édith AKAKPO est une formidable jeune dame togolaise qui porte l’Afrique au cœur. Militante panafricaine du Groupe Panafricain de Réflexion en Synergie (GPRS), depuis 2016 son ambition est de travailler à la promotion de la fierté noire et de l’unité peuples d’Afrique, à travers un projet dénommé « Nos Racines Noires ». Avec elle, « l’espoir est permis », pour reprendre des mots de Mélina Seymour dans un échange de mail que j’ai avec elle au sujet du projet d’ Édith AKAKPO. Il nous reste à nous armer du maximum d’énergie pour accompagner les nouvelles générations, à l’image d’Edith Akakpo, pour qu’elles puissent réaliser leurs rêves. Mais les accompagner, c’est d’abord les interroger sur leurs ambitions, les écouter ensuite et enfin, voir avec elles comment avancer ensemble, dans un esprit ubuntu.
JP- Sagadou : Nous avons fait connaissance, il y a quelques temps, car tu découvert notre Réseau de jeunes pour l’intégration africaine qui organise les Voyages d’intégration. Peux-tu te présenter aux lecteurs de notre site internet ?
Édith AKAKPO : Bonjour aux lecteurs du site internet du RIJA. Je me nomme Édith AKAKPO et je suis de nationalité togolaise, je suis juriste de formation, oratrice, écrivaine amateure mais également panafricaine.
JP- Sagadou : Tu es une jeune femme passionnée de l’Afrique. D’où vient cette passion ?
Édith AKAKPO : Ma passion pour l’Afrique est née de mes lectures. Mon père était un professeur qui accordait beaucoup d’importance à l’instruction scolaire et à l’éducation. Il m’a initié à la lecture dès l’âge de 6 ans. Au fil du temps, je me suis construite ma propre bibliothèque et j’ai commencé à prendre goût à la littérature africaine. J’ai énormément lu des auteurs comme Aimé Césaire, Diop, Ahmadou Kourouma, Sembène Ousmane, Senghor et bien d’autres. J’ai derechef pris corps aux inégalités qu’ils dénonçaient dans leurs ouvrages et j’ai répondu, dès ce moment à ma manière, à l’appel qu’ils lançaient afin de valoriser dignement les cultures africaines.
JP- Sagadou : Quel regard portes-tu sur la jeunesse africaine aujourd’hui ? Que souhaites-tu pour elle et qu’attends-tu d’elle ?
Édith AKAKPO : La jeunesse africaine contemporaine s’éveille. Cela se sent par les événements de prise de conscience et de débat organisés ici et là. Dès qu’on s’ouvre et qu’on s’associe à un cercle de jeunes, on se rend compte qu’on n’est pas « seul » et que, d’une manière ou d’une autre, nos frères et sœurs africains de la même tranche d’âge que nous, nous soutiennent. Cette jeunesse se heurte pourtant à quelques obstacles, ce qui est tout à fait normal lorsque l’on emprunte le chemin de la voie de la prise de conscience. La jeunesse africaine doit s’armer de force et donner le meilleur d’elle-même, afin de conduire l’Afrique vers le point culminant de son développement.
JP- Sagadou : Tu portes un projet dénommé « Nos Racines Noires ». De quoi s’agit-il exactement ?
Édith AKAKPO : « Nos Racines Noires », est sera une plateforme numérique. Un site internet ou un blog comme on le dit dans le jargon, qui mettra en exergue toutes les icônes noires qui ont marqué l’histoire des Noirs en général. Ce site aura également un volet mensuel, qui mettra les projecteurs sur une personnalité noire ayant fait ou faisant des actions, qui ont impactées ou qui impactent encore le continent. Disons que cette plateforme est un cahier d’histoire des personnalités noires les plus louables du temps passé et des temps modernes.
JP- Sagadou : Concrètement, que comptes-tu proposer à travers ce projet ?
Édith AKAKPO : Ce projet propose d’éduquer les lecteurs sur l’estimation de leurs identités en tant que noir vivant au 21ème siècle. L’estime de soi s’acquière aussi par une bonne connaissance du passé et des figures qui ont marqué, de façon particulière, l’histoire du continent. Aimé Césaire avait raison d’écrire que «la voie la plus courte vers l’avenir est toujours celle qui passe par l’approfondissement du passé ». A travers ce projet, je lutte pour la valorisation de nos imaginaires, de nos symboles et de notre histoire, en tant qu’Africains. Vous lisez, vous apprenez, vous prenez des fois même note, vous prenez conscience et vous agissez pourquoi pas. Lire, apprendre, prendre conscience et agir : voilà des enjeux importants pour la jeunesse africaine.
JP- Sagadou : «Un jour, l’Afrique écrira sa propre histoire », disait Patrice Emery Lumumba ? Comment cette phrase résonne-t-elle dans le cœur et dans l’esprit de la jeune fille africaine que tu es ?
Édith AKAKPO : J’ai lu cette phrase, pour la première fois, dans un des livres de mon père, quand j’avais 10 ans. J’ai senti comme un appel, comme une mission, voire une fierté. Lumumba, voulait nous faire comprendre que ça prendra le temps que ça prendra, mais nous y arriverons.
JP- Sagadou : As-tu un message à adresser aux jeunes du « Réseau des Jeunes pour l’Intégration Africaine (RJIA) ? »
Édith AKAKPO : D’abord féliciter les jeunes de ce réseau pour les actions déjà menées et les encourager pour les projets futurs qu’ils prévoient mettre en route. C’est du bon boulot. J’en suis juste énormément fière.
JP- Sagadou : Un dernier mot ?
Édith AKAKPO: Je dirai aux lecteurs d’apprendre à leurs enfants, à épouser dignement nos racines africaines. Je les invite à découvrir bientôt, le site « Nos Racines Noires ». Ensemble, nous réaliserons de grandes choses pour l’Afrique. C’est une conviction.