Voyage d’Intégration Africaine au Rwanda sous le signe de l’Ubuntu

22 septembre 2022by integration220

Voyage d’Intégration Africaine au Rwanda sous le signe de l’Ubuntu

22 septembre 2022by integration220
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Une 8ème édition des Voyages d’Intégration Africaine sous le signe de l’Ubuntu

Le réseau de Jeunes pour l’intégration africaine (RJIA) en partenariat avec l’Association HIDAYA et le collectif Panafrican Stories lance le projet de l’organisation de la 8ème édition des Voyages d’intégration africaine (V.I.A) au Rwanda du 1er au 13 août 2023. Je vous invite à découvrir ici les grandes lignes fondatrices de cette aventure d’intégration africaine à venir.

« Ubuntu » une matrice symbolique à explorer et à exploiter

Dans un numéro de la Revue Esprit intitulé « Depuis l’Afrique » (Juillet-août 2022- N°466), le philosophe camerounais Jean Godefroy Bidima et l’essayiste français Antoine Garapon cosignaient une introduction où ils laissaient apparaître que la «  grande question africaine est celle de la mutualité : que faire et comment faire avec les autres ? ». Ils ajoutaient que cette mutualité était marquée par de multiples traversées qui mettaient ensemble et en crise l’imagination et les pratiques politiques, religieuses et cognitives et que l’Afrique avait le devoir de « prendre la parole », de la forger en réactivant dans ses propres traditions et dans celles des autres les matrices symboliques qui féconderont encore plus le rapport à elle-même, le rapport aux autres, dans le monde.

Au Réseau de Jeunes pour l’Intégration Africaine (RJIA), non seulement nous faisons le constat que la question du « vivre-ensemble » est un problème politique majeur en Afrique, mais nous pensons aussi que la catégorie africaine de l’Ubuntu peut être une des « matrices symboliques » qui puisse nous aider à penser notre rapport avec les autres et à construire un monde de l’en-commun.

De fait, le RJIA, dans ses objectifs, cherche, entre autres, à « développer chez les jeunes une culture de la rencontre, du dialogue interreligieux et interconfessionnel, de l’échange entre peuples et entre nations au service de la paix et de la solidarité », ainsi que l’indiquent les Statuts du Réseau. La question de savoir comment assurer un vivre-ensemble qui permette à chaque être humain de s’épanouir véritablement et à penser autrement les rapports entre humains et non-humains, préoccupe au plus haut point notre Réseau. Comment « fabriquer », ensemble, un monde de « l’en-commun » où il est possible de bien vivre et où l’homme et la nature sont protégés ? Martin Luther King avait suggéré une orientation de comportement par son propos : « nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots ». Les principes de cette harmonie sont, entre autres, le respect mutuel, l’acceptation de la pluralité des opinions, des interactions dans l’ouverture et la coopération, des relations bienveillantes etc.

Notre monde, et de façon spécifique, le monde africain, connaît des situations graves de radicalisme religieux, de fanatisme et de terrorisme qui bloquent son développement. A côté des identités meurtrières, se développent des religions et des croyances meurtrières qui mènent à des fondamentalismes, des haines, des conflits et des guerres. L’unité, la cohésion sociale et la cohabitation des cultures deviennent de plus en plus difficiles alors qu’elles constituent des biens de première nécessité sans lesquels le développement de notre continent et l’épanouissement intégral de la personne humaine ne serait qu’illusion. L’humain a besoin de la paix pour s’épanouir. Dans ce contexte, la formation de la jeunesse africaine au vivre-ensemble, au dialogue interreligieux et interculturel devient une nécessité. Par ailleurs, plus que jamais, vivre ensemble, c’est aussi vivre en harmonie avec tout le Vivant. Notre intérêt pour les questions écologiques et environnementales est à la hauteur des immenses défis qui se posent dans ces domaines. Toujours attaché qu’il l’est au sacré et à l’invisible, le RJIA cherche à recueillir, auprès des grands témoins de notre temps, à travers les Voyages d’intégration africaine, ce que l’Afrique a «  à dire au reste du monde » sur la question écologique.

Le paradigme ubuntu au service de l’intégration africaine

Ces dernières années, de nombreux intellectuels africains l’ont affirmé fortement : la constitution des Etats-Unis d’Afrique est la seule voie qui ouvre des perspectives nouvelles pour le continent. L’intégration africaine est perçue comme la seule réponse convaincante au défi de la mondialisation ultralibérale et la planche de salut la plus sûre pour le continent africain. Nous pensons qu’il est possible d’explorer les richesses contenues dans ce petit mot qu’est « l’Ubuntu », pour mener aujourd’hui le combat en faveur de l’unité africaine.

En fait, le projet de l’unité africaine est en lui-même un projet Ubuntu. L’idée de l’unité africaine, c’est qu’ensemble nous serons plus forts, et c’est ensemble que nous pouvons résister aux vents et aux tempêtes internes comme externes. Bien plus, Ubuntu ravive l’idée selon laquelle le développement de l’Afrique passe par son unité. Notre manière d’être et de faire est communautaire. Il nous faut donc développer nos propres valeurs basées sur la vie communautaire et le bien-être collectif. Dans ce sens, Ubuntu représente un concentré de valeurs positives visant à l’édification d’une société de bien-être et de bien-vivre ensemble. Ubuntu permet de comprendre que c’est l’union de forces politiques, idéologiques et économiques qui permettra le développement de l’Afrique.

Ubuntu, une « ressource » à la disposition de la jeunesse africaine

Nous pensons qu’il est important de donner à la jeunesse africaine une conscience panafricaine sans laquelle aucune unité ne sera possible. Et nous voulons le faire à partir des ressources culturelles philosophiques que l’on trouve dans les traditions africaines comme le paradigme Ubuntu.

Ubuntu  est une « ressource », c’est-à-dire un potentiel, à la disposition de tous,  que nous voulons explorer, exploiter et développer pour penser les questions qui préoccupent notre monde : le bien commun, l’en-commun, la relation à soi, aux autres et au monde, le vivre-ensemble, le bien vivre, les liens à tisser avec le Vivant, etc.

C’est cela qui justifie le choix du thème de la 8ème édition des voyages d’intégration africaine : « La jeunesse africaine et afro-descendante face à l’Ubuntu: L’urgence de la construction d’un monde de l’en-commun». Selon le philosophe Sénégalais Souleymane Bachir Diagne, « Ubuntu, c’est le combat à mener aujourd’hui, sur le plan mondial ». Il convient donc de faire découvrir à la jeunesse africaine et afro-descendante ce paradigme africain des possibles. L’ambition de la 8ème édition des voyages d’intégration africaine est d’éveiller la conscience des jeunes Africains aux enjeux d’une intégration africaine fondée sur l’éthique de l’Ubuntu. Nous visons ainsi, avec la CEDEAO, à faire naître une Afrique « sans frontière, paisible, prospère et cohérente, bâtie sur la bonne gouvernance et où les populations ont la capacité d’accéder et d’exploiter les énormes ressources par la création d’opportunités de développement durable et de préservation de l’environnement ».

Le Rwanda : les raisons du choix

C’est à Kigali, au Rwanda, que se tiendra la 8ème édition des V.I.A. Près de 30 ans après le génocide des Tutsis, les Rwandais ont travaillé à « réparer » les cœurs et travaillent depuis lors, à permettre à leur pays de renaître des cendres.  Les tribunaux populaires (Gacaca)  ont permis, entre autre, d’engager une palabre créatrice, patiente et exigeante pour tenter de retisser les morceaux de tissus complètement déchiquetés de la société rwandaise. « Matrices symboliques », issues des valeurs traditionnelles endogènes, ces tribunaux Gacaca ont donné à penser, à la manière de l’Ubuntu en Afrique du Sud, que la réconciliation et la renaissance pouvaient être inscrites dans l’ordre des choses possibles.

Par ailleurs, le leadership du Président Paul Kagamé stimule aussi l’élan d’une bonne partie de la jeunesse africaine. Lors de la 8ème session du Forum régional africain pour le développement durable (FRADD), qui s’est tenue à Kigali, au Rwanda, du 3 au 5 mars 2022, Paul Kagamé a indiqué que « Construire l’Afrique que nous voulons dépend de nous». Le R.J.I.A travaille justement à promouvoir des modèles endogènes de construction ou de reconstruction de l’Afrique, de consolidation de la paix et de construction d’une Afrique unie et forte. Le R.J.I.A veut apporter sa contribution à la formation de la jeunesse africaine dans le domaine du dialogue interculturel et interreligieux dans une dynamique d’intégration africaine.

A la rencontre de la jeunesse rwandaise

La tenue de cette 8ème édition au Rwanda, sera l’occasion d’aller à la rencontre de la jeunesse rwandaise, et de mener avec elle et pour elle, des réflexions et des actions concrètes en faveur du vivre-ensemble, de la fabrique de l’en-commun, du dialogue interreligieux et interculturel dans la dynamique de l’intégration africaine.

Il faut noter que la Charte africaine de la jeunesse, nous invite à « préparer les jeunes à une vie responsable dans des sociétés libres qui militent pour la paix, l’entente, la tolérance, le dialogue, le respect mutuel et l’amitié entre les Nations et à travers tous les groupements de peuples ». La même Charte suggère de travailler à « renforcer les capacités des jeunes et des organisations des jeunes dans la consolidation de la paix, la prévention des conflits et la résolution des conflits à travers la promotion d’une éducation interculturelle, l’éducation au civisme, à la tolérance, aux droits humains, à la démocratie, au respect mutuel de la diversité culturelle, ethnique et religieuse, et à l’importance du dialogue, de la coopération, de la responsabilité, de la solidarité… »

A travers la 8ème édition en terre rwandaise, le RJIA, à travers les V.I.A, veut continuer à promouvoir le dialogue interreligieux et interculturel et à travailler à la reconstruction d’un monde de l’en-commun. Nous voulons le faire avec d’autres associations de la diaspora, notamment avec HIDAYA et PANAFRICAN STORIES. HIDAYA est une association d’éducation populaire qui a pour objet la transmission et la valorisation des créations, pratiques et savoirs panafricains et PANAFRICAN STORIES est un collectif né à l’initiative de jeunes femmes afro descendantes qui ont décidé de se réunir afin de proposer des réponses à celles et ceux qui s’interrogent sur les thématiques du continent africain.

 

Jean-Paul Sagadou

Initiateur des V.I.A

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Conditions de participation

– Etre âgé (e) de 20 à 40 ans.
– Vouloir vivre une expérience humaine, interculturelle, inter-religieuse et panafricaine.


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– Curriculum vitae
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