Alexandra ZONGO : « Quand l’Afrique se réveillera, elle surprendra le monde ! »
J-P. Sagadou : Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs du site des Voyages d’intégration africaine ?
Alexandra ZONGO : Je suis Alexandra ZONGO, j’ai 27 ans et je suis juriste de formation. C’était à ma première participation au Voyage d’intégration africaine (V.I.A)
J-P. Sagadou : Pouvez-vous partager avec nous une expérience marquante de la 8ème édition des Voyages d’intégration africaine ?
Alexandra ZONGO : L’expérience qui m’a le plus marquée fut la visite de la « Maison Shalom », en compagnie de sa fondatrice, Marguerite Barankistse, affectueusement appelée « Maman Maggy ». J’ai été littéralement captivée par son histoire. Une histoire terrifiante mais édifiante : avoir été, à plusieurs reprises, à la porte de la mort, être condamnée à perpétuité par son pays, le Burundi, avoir donné sa vie pour le bonheur des enfants réfugiés….Et tout cela, elle le raconte avec une grande simplicité et une grande passion ! Il n’y a rien à faire, il y a vraiment de quoi avoir de l’admiration pour cette grande dame, et ce n’est pas qu’une question de taille physique. En tout cas, à travers elle, les mots qui l’ont aidé à tenir, résonnent fortement en moi comme des leviers pour ma propre vie dans les moments difficiles : la FOI, l’AMOUR et l’ESPERANCE.
J-P. Sagadou : Le thème était : «La jeunesse des mondes africains : comment construire un monde de l’en-commun, de l’ubuntu ? ». Selon vous, ce V.I.A a-t-il permis de travailler à la construction d’un monde de l’Ubuntu ? Pouvez-vous nous donner des exemples concrets ?
Alexandra ZONGO : Les différentes thématiques abordées tout au long de ce V.I.A, ainsi que les lieux visités m’ont permis de mieux percevoir l’importance de la thématique de cette 8è édition des Voyages d’intégration. Concrètement, je peux dire que la visite du Palais de l’ancien roi du Rwanda nous a permis de savoir que nous sommes issus d’une Afrique qui a une très belle histoire. Prendre part à ce récit et avoir accès aux outils ainsi qu’aux techniques utilisées à cette époque, m’a fait comprendre que nos ancêtres étaient dotés d’un savoir incroyable.
J-P. Sagadou : D’après vous, en quoi les V.I.A contribuent à renouveler notre rapport aux autres et au continent africain ?
Alexandra ZONGO : Ce voyage m’a permis de renouveler ma fierté d’appartenir à un continent qui dispose d’un grand trésor. Aussi, accepter l’autre tel qu’il est me permet de mieux apprendre de lui et d’en tirer profit. Et puis, parce que la sagesse africaine enseigne qu’ « une seule main ne ramasse pas de la farine », je voudrais indiquer que nous devons la réussite de cette 8ème édition à la dynamique collective dont a fait montre les participants. Je suis heureux d’avoir rencontré tant de visages humains. Au final, je sors grandie d’une belle expérience interculturelle.
J-P. Sagadou : Qu’est-ce que votre participation à cette édition vous a-t-il appris sur vous-même, sur les autres et sur l’Afrique ?
Alexandra ZONGO : Première participation, témoignage d’une grande satisfaction : tels sont les mots qui me viennent en tête quand je pense à cette 8ème édition des V.I.A. J’ai mieux compris combien nous avons besoin les uns des autres pour avancer dans la vie. Je retiens aussi qu’il ne faut pas désespérer de l’Afrique et que le possible existe pour ce continent que d’aucuns considèrent comme maudit ! Mais quand l’Afrique se réveillera, elle surprendra tout le monde ! J’y crois et je voudrais travailler, avec les autres, pour rendre ce continent beau et habitable pour tous !