J-P. Sagadou : Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs du site des V.I.A ?
Hafsatou Ouédraogo : Je suis Bintou Hafsatou Ouédraogo, Professeur certifié des Lycées et Collèges d’enseignement secondaire en anglais au Burkina Faso. Je suis membre du RJIA depuis 2017. Cette 8ème édition était ma deuxième participation aux V.I.A.
J-P. Sagadou : Pouvez-vous partager avec nous une expérience marquante de la 8ème édition des voyages d’intégration africaine ?
Hafsatou Ouédraogo : L’une des expériences marquantes de cette 8ème édition des V.I.A fût la rencontre avec Mme Marguerite Barankitse appelée affectueusement « Maman Maggy », fondatrice de la « Maison Shalom ». J’ai été édifiée par son histoire. Sa vie est un enseignement sur le pouvoir de la foi en Dieu. La grandeur d’âme de cette dame ne laisse pas indifférent. Le don de sa vie au service de la dignité des réfugiés interpelle chacun d’entre nous et nous appelle à grandir en humanité. « Mon rêve est d’humaniser le monde », disait-elle. Je me laisse habiter par ces mots.
J-P. Sagadou : Le thème était : « la jeunesse des mondes Africains : comment construire un monde de l’en-commun, de l’Ubuntu » Selon vous, ce VIA a-t-il permis de travailler à la construction d’un monde de l’Ubuntu ? Pouvez-vous donner des exemples concrets ?
Hafsatou Ouédraogo : La dynamique des V.I.A en elle-même vise la construction d’un monde de l’Ubuntu. La diversité de nationalités des participants et de leurs compétences ainsi que la pédagogie transformationnelle utilisée, sont des exemples concrets de ce désir de construire un monde l’ubuntu. Les V.I.A sont un espace du donner et du recevoir où on développe une grande ouverture au monde. J’ai aimé les différentes pédagogies de transmissions utilisées pendant le V.I.A ; notamment lors des ateliers. Cela nous a plongés au cœur des valeurs de l’ubuntu tout en indiquant la nécessité de notre interdépendance dans la quête des solutions aux problèmes de notre continent.
J-P. Sagadou : D’après vous, en quoi les VIA contribuent à renouveler notre rapport aux autres et au continent africain ?
Hafsatou Ouédraogo : La diversité fait l’originalité et la beauté des V.I.A. La rencontre de l’autre nous enseigne d’avantage sur nos cultures et fait montre d’un amour commun de notre continent. Les visites du Palais du royal à Nyanza et du musée ethnographique, nous donnent des leçons d’histoire sur le passé glorieux de l’Afrique. Le retour à l’histoire passée de l’Afrique redonne de la dignité aux jeunes africains, en même temps qu’il leur permet de développer une plus grande estime d’eux-mêmes et de leur continent.
J-P. Sagadou : Qu’est-ce que votre participation à cette édition vous- a-t-il appris sur vous-même, sur les autres et sur l’Afrique ?
Hafsatou Ouédraogo : Cette participation à cette 8ème édition m’a surtout appris la force du pardon et de la résilience. En visitant le Rwanda, les leçons tirées de la visite du Mémorial du Génocide des Tutsis et les différents témoignages des intervenants ont forgé l’être humain que je suis. Par rapport aux autres, l’histoire du Rwanda nous interpelle et nous rappelle que nous sommes tous des êtres humains et que nous aspirons tous à un bien-être. Il nous faut, selon les mots de Maggy, travailler à donner « le meilleur à notre semblable ». Enfin, pour construire l’Afrique d’aujourd’hui et de demain ayons en tête l’enseignement de la sagesse africaine qui dit « qu’une seule main ne ramasse pas la farine ». C’est donc ensemble que nous relèverons les défis de l’intégration et de l’unité de l’Afrique.